Au départ, le fétichisme était un terme d’ethnologie créé par Charles de Brosses en 1756 (ou 1760, selon les sources). Ce n’est qu’au XXème siècle qu’il prend le sens qu’on lui connaît aujourd’hui, à savoir le fétichisme sexuel. Cependant, je ne souhaite pas vous faire un article historique barbant qui vous endormirait encore plus instantanément qu’une piqûre de somnifères. Lisez plutôt.
Les origines et la construction de la notion de fétichisme
Freud, Marx, Binet. Trois grands philosophes qui ont étudié les comportements humains. Marx n’a pas fait grand-chose concernant le fétichisme, si ce n’est le « remarquer », et commencer à l’associer à autre chose qu’une religion. Freud et Binet, par contre, se sont penchés sur le sujet d’une autre façon, beaucoup plus sérieusement. Ils ont cherché à savoir pourquoi, comment, quand, etc. Et le pire, c’est qu’ils ont « trouvé », tous les deux.
Le premier, Binet, a observé ce qu’on peut appeler le « fétichisme du bonnet de nuit » : un garçon de 5 ans se sent stimulé par la vision de sa mère en bonnet de nuit, il en résulte beaucoup plus tard, à l’âge adulte, un fétichisme pour les bonnets de nuit. Dès lors, ces observations l’amènent à la fameuse conclusion du « on en revient toujours à nos premiers amours ». Néanmoins, il ne va pas plus loin dans la recherche du « pourquoi » et du « comment ».
Le fétiche freudien
Non, celui qui va pousser les recherches, c’est Freud. Et tout le monde sait que pour Freud, il n’y a pas trente six mille solutions lorsqu’il y a « changement du comportement sexuel » (changement, par rapport à la « base », à savoir, un traditionnel missionnaire). Cela vient forcément d’un choc psychologique lié à l’enfance. Et pour le fétichisme, il s’agit de « l’angoisse de la castration ». Alors voilà, à partir de ce moment, on peut délirer gentiment en disant que les fétichistes sont des malades mentaux, qu’ils ont été traumatisés pendant leur tendre enfance… Un peu comme les homosexuels, finalement, non ? [Ironie.]
Pour Freud, l’homme est fétichiste de tout et n’importe quoi. Il est le plus « dérangé ». La femme, elle, a un fétichisme « normal », selon lui, qui se limite donc au fétichisme des vêtements.
Difficile de faire le tour du fétichisme
Je pourrais continuer de vous aligner comme ça sous les yeux tout ce qu’il a écrit sur le fétichisme, mais ce serait inutile, vous pouvez le trouver très facilement sur Google et Wikipédia.
Mais voilà… On ne cesse de crier au scandale quand les fétichistes sont montrés du doigt, et qu’on les traite de « malades mentaux ». Mais finalement… J’adore lancer cette question avec l’homophobie, je le ferai donc avec le fétichisme et l’anti-fétichisme : à qui la faute ? Sûrement à Freud, apparemment.
Quand et comment devient-on fétichiste ?
Il n’en reste pas moins une question qui m’intéresse… Certains s’aperçoivent très vite de leur penchant fétichiste, d’autres beaucoup plus tardivement. Un peu comme l’homosexualité (again). Et les gens (ou du moins la majorité, qui n’est pas forcément la plus intelligente d’ailleurs) se posent la question de l’origine : est-ce psychologique ou génétique ? Peut-on dire qu’une personne a un terrain favorable au fétichisme ? *
Bref, les éternelles questions de… l’incompréhension et de la peur face à la différence, pour changer. Et je ne peux m’empêcher de faire le rapprochement fétichisme/homosexualité, du coup.
Mais peut-être ai-je tort… Mais en même temps, je me demande si on pourrait appeler le fétichisme une « orientation sexuelle ».*
Voilà, je vous laisse vous amuser sur toutes les questions posées en vrac dans cet article. A vous de jouer/débattre/contre-argumenter !